Un projet de fusion / commune nouvelle envisageable pour Fourqueux ? Pourquoi pas, à terme, mais certainement pas dans la précipitation et sans remettre à plat l’étude en cours qui n’envisageait pas la fusion à 2. Dans l’immédiat c’est, vu de Fourqueux, un processus incompréhensible d’auto-destruction qui soulève bien des interrogations sur l’intérêt personnel qu’auraient certains élus à aller jusqu’au bout coûte que coûte et de toute urgence de ce projet mal étayé.
Mais pour Saint-Germain-en-Laye quel intérêt représente cette intégration précipitée de Fourqueux ? A force de nous interroger sur cette obstination des maires, nous avons mis à jour quelques pistes qui pourraient constituer les motivations de la ville voisine.
► Une sortie honorable un an après avoir rallié l’idée de commune nouvelle pour ensuite la mettre sur les rails. Première étape avant d’aller plus loin, avec d’autres communes, au cours de la prochaine mandature ? La première intention, il y a un an, était assez légitime : avec la commune nouvelle à 4, Saint-Germain-en-Laye pouvait devenir avec plus de 50000 habitants la 2ème ville des Yvelines et son maire revendiquer la présidence de la communauté d’agglomération actuellement dévolue au maire de Sartrouville.
► Une possibilité pour le maire actuel de Saint-Germain-en-Laye de devenir maire délégué de la future commune déléguée (de Saint-Germain-en-Laye) et ainsi de viser d’autres mandats électifs (Européennes de 2019) sans lâcher pour autant les commandes municipales.
► Une solution ou une partie de solution pour se sortir du casse-tête de l’intercommunalité Saint-Germain-Boucles-de-Seine. Celle-ci a été dissoute par le tribunal administratif suite aux recours des maires en 2015 qui contestaient alors l’intérêt et l’urgence du regroupement à 20 communes. Mais ces mêmes maires, à quelques exceptions près, ne veulent plus rétropédaler en raison de tout le travail accompli en deux ans ! Une attitude qui passe très mal auprès de l’opinion. Avec la commune nouvelle de Saint-Germain-en-Laye l’occasion est donnée de corriger à la marge l’interco puisque sa composition sera de fait modifiée. Recréation de la même intercommunalité mais à 19 communes au lieu de 20. Grosse ficelle quand même. Tout change, rien ne change…
► Certainement une opportunité au niveau du foncier. L’étude comparée des PLU de Fourqueux et de Saint-Germain-en-Laye montre une distorsion qui ne pourra pas longtemps perdurer dans le cadre d’une commune nouvelle. Au sud, des projets de constructions à 9 mètres de hauteur. Alors qu’au nord du ru de Buzot on est parfois à 21 mètres. Personne ne croit au maintien dans la durée du PLU spécifique de Fourqueux en cas de fusion. Avec la fusion Fourqueux perd définitivement la maîtrise de son urbanisme et Saint-Germain-en-Laye mènera tôt ou tard des projets d’envergure sur ce territoire.
► Une extension prévue du cimetière de Fourqueux (à la place des actuels terrains de tennis en limite du golf de l’autre côté de la rue de Neauphle). Elle pourrait reporter une nécessaire extension du cimetière nouveau de Saint-Germain qui arrive à saturation en créant un cimetière sud de l’agglomération. Petit répit sans doute au vu de la modestie des surfaces en jeu et si on considère les besoins d’une commune de près de 45000 habitants. Mais il n’est pas à négliger tout de même.
► Des aides fiscales et départementales ou encore le gel des dotations publiques apportent quelques marges de manœuvre supplémentaires à la ville de Saint-Germain-en-Laye dont les finances sont pourtant déjà présentées comme excellentes voire exemplaires. Nous avons déjà traité dans un article distinct des droits de mutation. Mais il faut aussi parler de la nouvelle participation départementale à l’investissement (à hauteur de 50% du montant) de 100€ par habitant étalée sur 4 ans en cas de commune nouvelle impliquant d’anciennes communes de plus de 2000 habitants.
Le cimetière et son éventuelle extension (les terrains de tennis de l’autre côté de la rue de Neauphle). La nouvelle surface représente environ 60% du cimetière actuel qui paraît loin de la saturation.
Les terres de l’hôpital : une réserve foncière à préserver. Les récents travaux d’élagage de part et d’autre du ru de Buzot ne paraissent pas totalement justifiés et ont de quoi inquiéter.
Voilà pour quelques hypothèses de prises d’intérêt. Qui font amèrement regretter la non-construction d’un véritable projet de territoire. Celui-ci aurait pu très bien être élaboré si on avait décidé d’y travailler réellement dès le départ sans oublier de le « vendre » aux habitants des communes. Et bien sûr de le soumettre à leur adhésion par référendum.
Cela aurait dû se dérouler ainsi pour la commune nouvelle à trois ou à quatre. Pour le projet à deux qui ne s’est dessiné qu’en septembre dernier il était beaucoup trop tard pour procéder de la sorte et donc il fallait renoncer dès le 23 septembre date de l’élection municipale de Mareil-Marly.
La mission du cabinet Eneis est terminée. Les conseillers municipaux de Saint-Germain-en-Laye comme de Fourqueux vont avoir à se prononcer le 19 novembre sur une commune nouvelle à deux sans véritable étude sérieuse établie par des experts indépendants. Un ersatz d’étude leur sera (peut-être) fourni par les services de la mairie de Saint-Germain, on ne sait pas trop encore. Mais ce que l’on sait déjà, c’est que ce document n’aura aucune valeur.