Voilà que par un beau matin, le soleil encore chaud d’un automne câlin m’appelle à cette bucolique promenade matinale, la rosée déposée sur ce tapis toujours vert et humant bon l’odeur d’une campagne encore authentique me rappelle avec nostalgie ces tendres moments, ceux d’un bonheur simple, mais il y a déjà si longtemps.
Alors d’un pas encore alerte, avalant ces quelques kilomètres d’une humeur badine, pensant prendre un bon air, me voilà soudainement respirant le bel air, mes sens en éveil, je me dis alors que l’atmosphère n’a plus ce subtil goût du terroir, vous savez ce petit goût épicé, venu d’ailleurs, et qui vous fait voyager et même parfois rêver.
La panique m’envahit soudainement et désespérément je cherche cette pancarte au fond bleu qui me rappellerait que je suis bien toujours à Fourqueux.
Mais non, rien, mon horizon s’obscurcit alors, haletant et me voulant rassurant, j’arpente frissonnant ces espaces et sentes d’un autre temps recherchant, fugacité de l’instant, un souvenir de ma commune d’avant.
Mais non rien et là, désespéré, il me faut comprendre que l’envahisseur, arborant fièrement son étendard, aurait osé déposer ses armoiries sous l’œil attendri du bourgmestre en émoi.
Mais que veut-on nous déloger de notre beau village, mais n’avons nous donc pas été sage pour que ce conseil décide du sort des villageois, sans ambages, dans cet espace devenu pour l’occasion et la déraison l’arche de la Noé, rassemblant une espèce alors en voie de disparition, s’accrochant âprement au bastingage pour ne pas céder aux complaintes douces et mélodieuses des sirènes, diables et créatures d’un autre âge.
Mais que veut-on nous déloger de notre beau village, qu’avons nous fait de si laid pour que nous envahissent les farfadets, fini alors cet estaminet de quartier, réveil au petit matin d’un café au fumet si léger, fini aussi cette escapade gourmande dans cette auberge ouverte aux vents et sentant si bon le terroir d’antan, fini encore cette odeur bénie du pain de notre fournil, rien de plus exquis pour aborder une journée qui sourit, fini toujours notre identité si bien enracinée, fini cette communauté empreinte de tant de convivialité, fini ce bel environnement que l’on veut défigurer, fini notre vie bucolique et apaisée.
Mais que nenni, le village réfractaire ne saurait se taire, la guerre il la fera comme naguère, le chaudron en ébullition, c’est bien cette potion qui décidera de notre action et je peux vous l’affirmer ce bouillon au fumet anti fusion n’est pas qu’aux petits oignons et les potes iront en rébellion.
Mais diantre, voilà que je me rebelle, mais la cause est si cruelle alors pour les yeux de ma belle, cette commune qui ne se veut pas nouvelle, l’enjeu devient passionnel et j’en appelle à ce que cette citadelle telle une sentinelle, fière et altière, imprenable, devienne alors éternelle.
Texte de Hervé Pennanec’h – Dessin de ???
Correction: Le dessin n’est pas de Marc Pecquet, mais provient de… l’Etang la Ville !
Corrigé merci !
Ce texte suscite mon enthousiasme et mon admiration. Sûr qu’il ralliera des adeptes pour défendre notre cause. Nos adversaires n’ont pas ce sens de l’humour. Cela pourrait les détendre. Envoyer cela à M. Le Maire et son premier adjoint?
Comment le diffuser? Il n’y a pas que des « blogueurs ».
Bravo Hervé ce texte est magnifique vous êtes un poète nous sommes fier de vous avoir à nos côtés. Effectivement ce texte mérite une très large diffusion. J’en parle avec Bernard
bravo, nous avons notre barde